- lubie
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• 1636; p.-ê. du lat. lubere, var. de libere « trouver bon »♦ Idée, envie capricieuse et parfois saugrenue, déraisonnable. ⇒ caprice, fantaisie , folie, foucade. Il a des lubies, il lui prend des lubies. C'est sa dernière lubie. ⇒ tocade. « attribuant à des lubies mes apparents changements d'humeur » (A. Gide).Synonymes :- caprice- foucade- toquade (familier)lubien. f. Caprice bizarre, fantaisie subite. Avoir des lubies.⇒LUBIE, subst. fém.Idée extravagante, déraisonnable ou capricieuse, généralement soudaine et passagère. Synon. caprice, fantaisie, folie, toquade (fam.). Lubie d'enfant gâté, de pochard. Bonaparte n'est plus le vrai Bonaparte, c'est une figure légendaire composée des lubies du poète, des devis du soldat et des contes du peuple (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 652). Elle a répété dix fois, vingt fois, qu'elle voulait entrer au couvent (...). Que pensez-vous de cette nouvelle lubie? (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 414). Madame a renoncé à sa voiture : c'est sa dernière lubie (MAURIAC, Désert am., 1925, p. 68) :• Quelquefois des lubies le prennent tout à coup et il les attribue au ver solitaire : « Il veut cela » et de suite Louis obéit. Dernièrement il a voulu manger pour trente sols de brioche...FLAUB., Corresp., 1853, p. 152.♦ Lubie + compl. prép. désignant un comportement. La princesse Metternich est un composé assez bizarre d'enfant gâté, de lorette, de grande dame (...). De temps en temps il lui prend des lubies d'impertinence, même avec LL. MM. (MÉRIMÉE, Lettres Ctesse de Montijo, t. 2, 1861, p. 188).♦ Loc. verb. Être dans ses lubies (rare). Quand une fois il est dans ses lubies, il n'y a plus moyen de le contenter; il gronde sur tout (LECLERCQ, Prov. dram., Humoriste, 1835, I, p. 399).Prononc. et Orth. :[lybi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1636 « trouble, embarras » (DAVID FERRAND, Muse normande, éd. A. Héron, t. 2, p. 138); 1642 « caprice » (OUDIN Fr.-Ital. : lubie, fantasticheria). Orig. obsc. Peut-être création sav. d'apr. le verbe impers. lat. libet, lubet « il plaît », finale -ie d'apr. fantaisie, envie (v. EWFS2). Serait à rapprocher de l'a. fr. lubauwe, lubave « fantaisie, bizarrerie » ca 1270, Chansons et dits artésiens du XIIIe s. éd. A. Jeanroy et H. Guy, II, 53 et XXIV, 13 (v. FEW t. 5, p. 427 et BL.-W.). Selon une autre hyp., lubie serait un empr. à l'ital. ubbia « préjugé; lubie » (XIVe s. ds DEI) (cf. Romania t. 4, p. 499, mais v. cependant Romania t. 27, p. 502; REW3 n° 6026; DEI, s.v. ubbia). Fréq. abs. littér. :115. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] pp. 311-312.lubie [lybi] n. f.ÉTYM. 1636; orig. incert., p.-ê. du lat. lubere, var. de libere « trouver bon », ou (Guiraud) du moy. franc. hubir « croître, se développer » et fig. « se réjouir », d'orig. francique selon Wartburg, ce verbe a signifié « résister contre une contrainte » et aurait pu donner un dérivé hubie.❖♦ Idée, envie, volonté capricieuse et parfois saugrenue, déraisonnable. ⇒ Caprice, fantaisie, folie. || Il a des lubies, il lui prend des lubies. || Il ne veut pas démordre de sa lubie. || Qualité qui passe pour une lubie (→ Inintelligent, cit.). || C'est sa dernière lubie. || Une lubie durable. ⇒ Dada. || Il a de drôles de lubies. || On ne va pas subir, satisfaire toutes ses lubies. || Des lubies de vieillard.1 (…) mes oncles et tantes m'appelaient « l'irrégulier », attribuant à des lubies mes apparents changements d'humeur, qui n'étaient dus qu'aux variations de ma température intérieure.Gide, Journal, 29 janv. 1944.2 L'homme fantasque, tant de fois déjà, l'avait jetée dans l'angoisse, avec ses lubies, ses chimères (…)G. Duhamel, Salavin, V, XXIII.
Encyclopédie Universelle. 2012.